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Nos articles de blog consacrés à des événements et des lieux liés de près ou de loin au domaine de l’art tribal africain.

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Saami - Art et identité d'un peuple de l'Arctique

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Musée de l’Université Arctique de Norvège dans la ville de Tromsø

Culture et art des autochtones du Grand Nord européen

En cet hiver 2024 je posais mes valises dans le cercle polaire arctique, dans le comté de Troms et Finnmark en Norvège, sur l’île de Senja, territoire du peuple millénaire sami.

Une belle opportunité pour faire un crochet par le Musée universitaire de Tromsø, la plus ancienne institution académique du nord de la Norvège. Le musée fut créé en 1872, puis fut intégré à l’université de Tromø en 1976. Il est responsable de l’étude des Samis et de leur culture traditionnelle.

Entrée de l’aile dédiée à l’art et à la culture des Sâmes, Musée de Tromsø

Les Sâmes : histoire d’un peuple

Les Sâmes (aussi appelés Lapons, dénomination qu’ils rejettent) sont établis dans les parties septentrionales de la Norvège, de la Suède, de la Finlande ainsi que sur la presqu’île de Kola, en Russie ; une aire géographique d’environ 400 000 km² appelée Sápmi.
On dénombre quelques dizaines de milliers d’individus qui partagent certains traits avec d’autres peuples de l’Arctique. Les premières mentions des Samis datent de près de 2000 ans.

Les Sâmes (Samis ou encore Saamis) localisés près des côtes et dans les fjords pratiquent la pêche tandis que ceux installés à l’intérieur des terres sont semi-nomades et pratiquent l’élevage des rennes. La pêche et la chasse font cependant partie intégrante de leur mode de vie.

Histoire moderne et reconnaissance

La Norvège malgré l’adoption de sa Constitution en 1814 — ce qui en fait la plus ancienne au monde avec celles des Etats-Unis — ne reconnut officiellement qu’à partir de 1988 la culture sâme (sa langue, ses particularités, ses pratiques) avec un amendement reconnaissant aux Samis leur existence propre et leur droit de se doter une parlement dédié. Cet amendement résulta de plus d’un siècle de lutte menée par les Sâmes contre la solide politique d’assimilation menée jusqu’alors.

Dans le courant du XIXe siècle, la philosophie darwiniste conjuguée à une volonté grandissante d’indépendance des Norvégiens vis-à-vis du Danemark mena à une considération inférieure pour ce peuple finno-ougrien également considéré comme un risque sécuritaire dans la région jouxtant la Finlande et la Russie. La langue sâme fut dès lors interdite dès 1880, et ce, pendant le siècle qui suivit.
Les Samis, considérés comme des citoyens de seconde zone étaient stigmatisés, les menant à dissimuler leurs origines et par là activement éradiquer leur culture.

En 1988, le Sami Act stipule quelques mots qui pourraient s’appliquer à bien des groupes ethniques de par le monde aux cultures traditionnelles menacées par l’assimilation : “Il est de la responsabilité des autorités de l’Etat de créer les conditions permettant au peuple sâme de préserver et développer son langage, sa culture et son mode de vie.”.

Paysages enneigés du parc national de Ånderdalen

Duodji - Art premier d’Europe septentrionale

Duodji est le terme sâme désignant l'artisanat et les œuvres d'art traditionnel.
Il fait référence au processus de création d'un objet et à l'objet fini réalisé par le duojár (artisan créateur).
Les matériaux traditionnels, utilisés depuis des siècles, sont la fourrure, la peau, le bois, les racines d'arbres, la corne, les os, la laine, les perles de verre et le fil d'étain pour la confection d’une large gamme d'objets pratiques tels que des couteaux, bottes, gobelets en bois pour boire et traire, boîtes et récipients, vêtements, bijoux, skis, traineaux et berceaux. Bien qu’étant tous des objets à visée d’abord pratique, le duojár s'efforce de rendre chaque objet aussi beau que possible.

En effet, même un produit fonctionnel doit attirer l’attention. La perfection est atteinte lorsque le fonctionnalisme et la beauté sont combinés.

Le duodji a été et reste l’une des principales formes d’esthétique sâme ainsi qu’une source importante de revenus provenant des échanges et des ventes avec les Sâmes et les non-Sâmes.
Aujourd'hui, le duodji couvre un large éventail d'activités telles que l'art et l'artisanat dans une gamme de matériaux tels que le bois et l'os et l'artisanat comme le tissage et constitue la base de nombreuses petites entreprises familiales.

Le renne - Animal central dans la vie des Samis

L'élevage de rennes remonte à l'époque des Vikings. La relation des Samis avec l'élevage de rennes et l'utilisation des produits en dérivant peut être considérée comme une partie intrinsèque de la culture sâme.
Le langage des Samis est parsemé de termes associés aux rennes (et à d’autres animaux sauvages) au climat, au paysage, aux actions et aux outils. Le terme “renne” est d’ailleurs lui-même originaire du mot “reino” signifiant “jeune renne”.

Éleveur de rennes, Finnmark 1956 - Norsk folkemuseum

L'élevage de rennes a joué un rôle crucial dans l'économie des communautés sâmes nomades (réparties en groupes familiaux appelés sii’da) pendant des siècles et l'est encore aujourd'hui, soit parce qu'il s'agit du principal commerce de la communauté, soit dans le cadre d'une économie diversifiée combinée à d'autres métiers tels que l'agriculture, l'élevage, la pêche et chasse.
Le système d'élevage de rennes comprend la migration entre les pâturages d'hiver et d'été avec les troupeaux de rennes. Le ráidu ou ligne de rennes est un jouet populaire et permet aux enfants de réaliser toutes les expériences et tâches associées au travail pendant ces périodes.
Le licol de renne, essentiel dans le ráidu, est composé de nombreux matériaux différents et peut être comparé à des objets modernes similaires. Le licol documente une connaissance unique des matériaux ainsi que de la fonction et de l'utilisation des objets.

Licol décoré

Dans l'élevage intensif traditionnel du renne, les femelles étaient traites pendant l'été après la naissance des faons. Un certain nombre de produits étaient fabriqués à partir du lait, comme le fromage et le lait en poudre ou aigre, pour la vente ou pour un usage personnel.

Les femelles étaient rassemblées à des endroits fixes pendant la période allant de la Saint Jean-Baptiste (midsummer, période de festivités des pays nordiques lors du solstices d’été) jusqu'à la mi-septembre, dans des endroits calmes afin que la traite puisse se dérouler de manière simple et efficace, tant pour les animaux que pour les éleveurs.
Ces emplacements étaient de petites plaines herbeuses qui pouvaient être clôturées, dans des vallées, des montagnes ou des zones facilement confinées comme les promontoires de lacs.
Le bol à lait/cuillère ou náhppi a une forme distinctive qui assure un équilibre entre le seau et la poignée et que le lait n'éclabousse pas pendant la traite.

Traineau en forme de bateau

Niibi - Le couteau traditionnel Sami

Chez les Sami, le couteau était l’outil le plus important de tous et il était facile à porter à la ceinture.
Il existe un certain nombre de types de couteaux, grands et petits, chacun ayant des fonctions et des applications différentes.

Le couteau était utilisé pour préparer la nourriture et pour travailler avec les rennes. Il jouait également un rôle clé dans la confection des duodji (les motifs décoratifs traditionnels que l’on retrouve sur les objets du quotidien des peuples sâmes), des vêtements, des objets en cuir, et de ceux en corne.

Motifs traditionnels duodji en train d’être sculptés à l’aide d’un couteau

Un certain nombre d'autres outils étaient utilisés, notamment des hachettes, des rabots, des gouges, des perceuses, des haches, des pinces, des scies, des grattoirs et des ciseaux. Les outils modernes sont aujourd’hui utilisés aux côtés des outils traditionnels.
Le couteau devait être acheté par son nouveau propriétaire, car recevoir un couteau en cadeau pouvait être considéré comme une infraction et être restitué de manière désagréable. Si un couteau devait être donné, son propriétaire devait veiller à ce que le destinataire l'achète pour un montant symbolique.

Rabots et outils

Femmes samies travaillant cuir et tendons

Aurore boréale à Senja, phénomène autrefois interprété comme une manifestation menaçante par les Sâmes

Tambour et maillet : instruments du chaman noaidi

Le chaman, noaidi, est la figure centrale de la religion sâme. Comme dans d’autres cultures tribales de par le monde, il avait pour mission principale d’assumer la médiation entre les hommes et les puissances divines.

Le tambour, frappé de manière rythmée, permettait au chaman d’entrer en transe. Il était également couvert de motifs représentant des hommes, des animaux, divinités et éléments topographiques. Dans le cadre des rites divinatoires, l'outil principal du noaidi était un tambour goavddis, qu'il utilisait pour communiquer avec les divinités et le monde des esprits, et pour demander conseil au nom de sa communauté.

Lorsque le noaidi frappait le goavddis avec un maillet, le pointeur sur la peau du tambour s’orientait vers différents symboles, le noaidi interprétait alors ces messages selon sa compréhension ou les attentes de son public.
Le tambour était également utilisé pour initier les transes, qui permettaient aux noaidi de voyager dans l'espace et le temps, entre la Terre et le monde des esprits.

La religion traditionnelle samie est polythéiste et incorpore une multitude de dieux et d'esprits. L'un des dieux les plus importants des Sâmes est le Soleil, ou Beaivi, le père du peuple sâme et le principal symbole des goavddis.

Le maillet finement décoré en forme de T ou de Y utilisé pour frapper le tambour porte le nom de veahčir.

Dos et membranes de tambours décorés

Le yoïk (chant traditionnel) qui lui est associé et les anciens rituels ont disparu depuis longtemps. En effet, dès le XVIIe siècle, les missionnaires chrétiens s’attelèrent à éradiquer ces pratiques païennes.
En 1609, le roi dano-norvégien Christian IV décréta que ceux qui pratiquaient la « magie » seraient mis à mort sans pitié.
Dans ce cadre, tout tambour était confisqué et détruit. Il n’en subsiste aujourd’hui qu’environ 80 conservés dans toute l’Europe dont quelques uns en Norvège et un au musée de Tromsø.

En 1685, en Suède, le roi a décrété que « l'idolâtrie » devait faire l'objet d'une enquête et un processus systématique d'interrogatoire et de poursuites fut établi.

Comme dans bien d’autres contrées, l’oppression menée par les autorités liées à la Chrétienté ont poussé leurs adeptes des cultures pré-chrétienne à pratiquer leurs cultes dans le plus grand secret avant de disparaître progressivement.

Les motifs représentés sur les tambours constituent une formidable ressource pour la connaissance de l’iconographie, la culture et la religion des Sâmes. Leur interprétation nous est cependant parvenue par les écrits de missionnaires dont la mission était d’en éradiquer le cadre rituel, ce biais évident n’en facilite donc pas l’étude.

L'ancienne religion samie était une forme de chamanisme. Dans la pratique sâme, le chaman était connu sous le nom de noaidi et servait de chef spirituel et religieux de la communauté.

Maillet chamanique veahčir

Maillets chamaniques veahčir

Comme les objets d’artisanat, les costumes varient selon la région dont ils proviennent. Si l’usage de couleurs vives est omniprésent, la présence des broderies par exemple s’intensifie à mesure que l’on s’éloigne du nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande pour se diriger vers la région de la Lule et vers Tysfjord. Les broderies peuvent être accompagnées et perles de verre et de fil d’étain.

Gákti, le costume traditionnel des Sâmes

CC. Morten Oddvik

Coiffes traditionnelles portées par les femmes, tombées en désuétude vers le milieu du XIXe siècle

Cornes en bois conférant aux coiffes de femmes leur forme caractéristique

Les cuillères traditionnelles étaient sculptées en bois de renne. Elles revêtent une importance symbolique en plus d’être des supports d’expression artistique de choix. Elles sont encore portées aujourd’hui généralement dans un étui en cuir à la ceinture.
Un homme l’offre à la femme qu’il courtise et de même que le couteau, il s’agit d’un objet personnel porté par chaque individu.

Les Samis et leur art aujourd’hui

Art contemporain

À partir du milieu du XXe siècle, les Sâmes ont vu leurs conditions culturelles et sociales changer profondément dans les pays nordiques. Avec l’adoption de la constitution de 1988 en Norvège, puis en Suède et en Finlande. De même en Russie la pérestroïka et l’effondrement de l’Union soviétique ont favorisé les contacts entre Samis de la presqu’île de Kola et ceux des pays limitrophes.

Le mouvement culturel sâme enclenché donnera un nouveau souffle à l’artisanat traditionnel et donnera aussi naissance à des artistes au sens contemporain du terme qui relateront leur culture ancestrale au travers de supports modernes.

Nouvelle menace

Si les Samis sont aujourd’hui reconnus et valorisés, l’existence de leurs pratiques traditionnelles est à nouveau menacée au moins dans la région de Kiruna, en Suède, où l’extraction de terres rares pourrait empiéter sur leurs terres ancestrales privant le dernier peuple autochtone d’Europe du dernier passage de transhumance.

Soleil rasant de l'hiver arctique, bord de fjord

MASQUES : des joyaux du musée du quai Branly - Jacques Chirac exposés à la Cité Miroir à Liège

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Des masques africains… entre autres

Faisant suite à Barheïn, Pékin et Tokyo, Liège accueille cette année à la Cité Miroir l’exposition MASQUES du musée quai Branly - Jacques Chirac, composée de plus de 80 masques issus des cinq coins du monde.
L&Z Arts vous livre un petit compte-rendu des trésors que vous pourrez y découvrir jusqu’au 20 juillet.

C’est au cœur de la remarquable structure des anciens Bains et Thermes de la Sauvenière à Liège qu’est venue s’installer l’exposition itinérante MASQUES mise sur pieds par le quai Branly. Dans un espace clos, à la lumière tamisée préservant l’intégrité des œuvres parfois vieilles de deux siècles, le visiteur est encerclé par des rondeaux de masques répartis selon les régions. Une ambiance sonore accompagne ces objets rituels en vue de les contextualiser.

De l’universalité du masque

Une exposition comme celle-ci permet au visiteur, novice ou expert, de (re)découvrir la richesse et les variations stylistiques du masque à travers le monde, mais elle offre aussi à tout un chacun l’opportunité d’une étude comparative sur l’usage et la signification du masque selon les cultures et, dirais-je même, à l’intérieur de chaque culture, selon les groupes ethniques où les rites peuvent fortement varier sur de petites distances. Si l’on peut facilement identifier de grandes différences de styles et d’usages, force est de constater néanmoins que, malgré les distances, l’Homme reste Homme, et partout, son espace civilisé traditionnel s’oppose au monde sauvage habité par les esprits. Dès lors, certaines thématiques transcendent les océans et les continents pour se traduire de façon remarquablement similaire dans deux villages séparés par des milliers de kilomètres.

Comme le disait Samuël Glotz (fondateur du Musée du masque, Binche), on ne peut qu’être frappés par l’extension spatiale et diachronique du masque : toute l’humanité porte ou a porté le masque. Cet accessoire sans destination utile est plus répandu que l’arc ou la charrue. Si des civilisations ont prospéré tout en ignorant des objets élémentaires tels que la roue, elles connaissent le masque.
Cette universalité dans l’espace se double d’une autre universalité dans le temps. Le masque apparaît en effet dans les peintures rupestres du paléolithique, à l’aube de l’humanité, pour être finalement encore porté de nos jours un peu partout dans le monde.

Il n’est pas d’outil, d’invention, de croyance, de coutume ou d’institution qui fasse l’unité de l’humanité, du moins qui la fasse au même degré que le port du masque ne l’accomplit et ne la manifeste.
— Roger Caillois, Les Jeux et les Hommes, 1958

Dans beaucoup de peuples à la civilisation traditionnelle, dont le mode de vie n’a pas encore ruiné les coutumes, ce caractère rituel est très manifeste. Afrique, Océanie, Asie, Amériques ; agriculture, justice, initiation, funérailles,… nombreux sont les occasions et lieux d’apparition du masque.

Le masque en Afrique

Masques de course Dan (Côte d’Ivoire) au faciès concave et aux grands yeux béants, masque de justice Kifwebe Songye (R. D. Congo) de la confrérie Bukushi, masque de rituel agraire représentant l’antilope Ci Wara, etc, autant d’objets aux formes et usages extrêmement variés.
Notons aussi la présence d’un masque casque Sowo (ou Nowo) des Mende en Sierra Leone, porté exclusivement par les femmes de la confrérie féminine du Sande ou Bundu, un cas unique en Afrique subsaharienne. La sélection de masques africains témoigne somme toute de l’extrême diversité des formes qui se manifeste dans l’art de sculpter des masques.
Médiateur, le masque intervient pour rétablir le lien rompu entre l’univers indompté de la forêt et l’espace humanisé du village. Il souligne aussi le passage de l’état de non-initié à celui d’initié.

Le masque africain est une passerelle métaphorique qui relie nature et culture.

Peut-être davantage qu’ailleurs, une dimension de mystère entoure les masques sur le continent africain. En raison de l’étrangeté de leurs formes et de leurs dimensions parfois imposantes, les masques font forte impression. Cette part de mystère s’illustre également dans le fait que, si les hommes disposent du bagage initiatique suffisant pour appréhender le sens profond des danses masquées, pour les femmes et les enfants, la méconnaissance de la préparation rituelle renforce encore cette notion d’apparition sacrée.

Le masque en Asie

Avant d’être repris par le théâtre et la danse, la fonction de ces masques dont la plupart, à l’origine au moins, étaient liés à des rituels religieux, est de montrer sous leur aspect visible des êtres surnaturels divinités, démons, animaux fantastiques. Des sujets pas si éloignés des représentations d’autres continents donc. Et comme les statues dans les temples, ils sont des objets sacrés car en eux repose la puissance des esprits qu’ils représentent. Le visiteur pourra observer des pièces provenant du Japon et de Chine mais aussi de pays plus discrets tels que le Nepal, le Vietnam, le Sri Lanka.

Le masque en Océanie

Les masques d’Océanie apparaissent lors des cérémonies dédiées aux morts et aux ancêtres fondateurs du clan. Ils sont aussi destinés à accompagner les rituels d’initiation des adolescents ou encore à invoquer les esprits de la nature et de la fertilité.
Les peuples d’Océanie puisent dans la nature les éléments qui composent leurs masques aussi beaux qu’inquiétants. Selon leur conception du monde, un même fluide vital anime les hommes, les animaux et les végétaux, ainsi étroitement liés les uns aux autres, comme des frères. Leurs masques ont de petites faces attendrissantes, placées sur les plus beaux ignames (sorte de grosse racine comestible) ou des yeux démesurés, des nez crochus, des formes extravagantes et, grâce à de hautes armatures, atteignent parfois plusieurs mètres de haut…
Indonésie, Papouasie, Malaisie, Mélanésie, Micronésie : une immense région composée de dizaines de milliers d’îles à la fois isolées et liées culturellement qui ont décliné leurs propres conceptions artistiques.

Le masque dans les Amériques

On aborde ici les masques d’Amériques centrale et latine ainsi que ceux des grandes contrées septentrionales du Nord du Pacifique et du Grand Nord, depuis l’Alaska jusqu’au Groenland, autour du thème de la parodie.
Dans le Nord, le masque, support de rêve et auxiliaire du shaman, joue un rôle catalyseur. Son apparition vise à dédramatiser l’autorité intimidante du shaman et l’intervention du sacré.
Plus au sud, dans les mascarades et carnavals, les fonctions de mime et de parodie du masque se prolongent dans la diablada bolivienne ou les masques tzotzil du Chiapas. Cette conception s’inscrit dans une démarche syncrétique, où traditions européennes et réminiscences de fêtes indiennes masquées se combinent pour réinterpréter cycliquement des événements historiques ou des faits marquants de la vie sociale.

C’est toujours avec un grand plaisir que nous partageons avec vous, par le biais de ce blog, nos visites. Je ne peux donc que vous encourager à vous rendre sur place pour découvrir et profiter pleinement de cette sélection d’œuvres.
Envie de prolonger cette expérience émotionnelle et culturelle ?
Rendez-vous à la côte belge pour la première exposition d’art tribal organisée par L&Z Arts à Ostende.
Venez vous émerveiller de pièces authentiques et nous rencontrer lors du vernissage :