Miklós nous parle de sa passion en quelques lignes

Suite à un choc culturel, la découverte des arts dits à l’époque primitifs m’envahit entièrement et décidait de m’y investir corps et âmes. Physiquement, j’allais dans tous les lieux susceptibles d’abriter la moindre information qui pourrait me faire avancer et au fur et à mesure et l’âme y trouvait aussi son compte car pour moi, le lien inévitable entre l’homme et les sculptures était très clair puisque très sensible et respectueux des forces invisibles, une autre approche s’en suivit : regarder autrement les artefacts que j’avais en main et capter ainsi ceux qui ont une part de sacralité qui commence dès la pensée engendrant le premier coup d’herminette faisant entrer l’une ou l’autre énergie ancestrale, mystérieuse et puissante au sein de ce qui deviendra le lien entre l’homme et les esprits.

Au tout début, obtenir comme on dit «  une bonne pièce et authentique «  était impossible au vu des prix totalement inaccessibles à celui qui veut s’investir dans cette étude ethnoplastique. Alors on me bassinait avec des «  va au musée, va bouquiner, va toucher des objets dans les galeries « Oui certes, cela peut déjà apporter beaucoup mais le plus important est d’avoir avec soi et pour soi «  l’objet «  de base sur lequel fonder ce qui deviendra LA Passion au travers de l’approche des patines, matières etc.

Je ne regrette absolument pas d’avoir dépensé beaucoup d’argent (c’est aussi le « prix à payer « pour avancer) dans les faux de chez faux et grâce à cela, mon œil actuel est affûté et trier correctement. Cependant, j’abordais rapidement le sujet du faux flagrant, du faux authentiques, et des faux admirablement biens exécutés et qui ont trompés plus d’un et ce même parmis certains dits experts …

Je suis toujours autant vigilants et plus serein qu’à l’époque car il arriva un moment où je ne voulais absolument plus en entendre parler car dégoûté de ne pouvoir avancer avec ces brouillards et les sommes d’argent dépensées mais ma sensibilité était toujours présente et il suffit d’un détour devant une vitrine pour tomber amoureux une nouvelle fois et cette fois-ci avec beaucoup plus d’enthousiasmes et de persévérances.

J’aborderais volontiers le sujet de l’escroquerie qui se pratique sur le dos d’objets authentiques et «  améliorés « pour mieux les faire vendre mais ayant quand bien même une liberté d’expression et de penser, je m’en abstiendrais. A ce détail près, l’honnêteté et l’éthique se doivent être les garantes d’un domaine qui souffre de bons nombres d’abus divers et variés et se permettre de littéralement jouer avec des objets qui ont une sacralité que l’on se doit de respecter ne ferait que provoquer « les esprits «. Est-ce un hasard si le «  milieu «  subit quelques revers ? Coïncidences ? La cupidité ne dure qu’un temps et ce temps est révolu pour les arts premiers et un nouveau souffle arrive habité par une génération en quête de réelles authenticité et non pas d’appâts de gains.