Statue Kabeja, Kusu, R. D. Congo
Provenance :

• Ex collection privée I. Deckers, Belgique

• Ex collection privée M. David, Belgique

Datation estimée : début XXe siècle
Hauteur : 21 cm
Matériaux : bois, matières aux vertus prophylactiques

Statue anthropomorphe Kusu représentant le buste d’un ancêtre aux proportions puissantes et admirables. Des matières aux vertus prophylactiques sont encore présentes dans la cavité placée au-dessus la tête. Le visage porte une belle expression de douceur, le menton se prolonge avec une rare élégance sur une barbe agrémentée d’un décor incisé, sculpté en relief. La statue est en bois dur, magnifiée d’une merveilleuse patine miel d’usage.

Avec une économie de moyens exemplaire, l’artiste a conçu un corps aux formes architecturales rythmées avec discrétion et élégance et un visage très pur ou l’expression est sereine et méditative. Aucun détail superflu ne vient briser l’élan mystique de ces effigies qui communiquent avec l’au-delà. Il s’agit ici d’une œuvre majeure de l’art tribal africain au caractère universel.  

Au sommet de la coiffure se trouve des ingrédients. On offrait pour elle des sacrifices sanglants de poules. Le Kabeja est tenu à l’écart des enfants et des femmes, et ne peut être touché par personne, sous peine d’attirer le malheur ou le sacrilège sur l’imprudent.
Pour transporter la figurine magique, on l’enveloppe dans un paquet d’herbes. Lors d’une transmission de pouvoir, le nouveau chef hérite des Kabeja et des statues d’ancêtres.  

François Neyt écrit à leur sujet : ‘’Dans la vie courante, le Kabeja intervient à tout moment de manière ambivalente dans un univers de malheur, de crainte, de maladie, mais aussi associé à la fécondité. En effet la statue Kabeja est le symbole des ancêtres, détenteurs de la force vitale, propriétaire de la terre, des récoltes et du gibier. Aussi c’est par l’intermédiaire des sacrifices qu’on se les rend favorables.”